Saint Thomas d'Aquin

Saint Thomas d'Aquin est le plus connu des philosophes de l'époque médiévale. Alors qu'à la suite des croisades, l'Occident retrouve les œuvres perdues d'Aristote qu'avaient conservées la civilisation arabe, le chrétien Thomas d'Aquin va tenter de faire la synthèse de la philosophie d'Aristote et du christianisme. Il influencera profondément la scolastique, doctrine qui dominera la philosophie occidentale jusqu'au XVII° siècle, époque où le système s'effondrera avec la naissance des sciences expérimentales.

Sommaire

Les sources de sa pensée.

La vie de Saint Thomas d'Aquin.

Apport conceptuel.

Principales œuvres.

Les sources de sa pensée

La théologie chrétienne et la philosophie d'Aristote constituent le double horizon de la philosophie de Saint Thomas d'Aquin.

La vie de Saint Thomas d'Aquin.

Thomas d'Aquin naît en 1225 à Roccasecca, près d'Aquin (non loin de Naples). Sa famille fait partie de l'aristocratie napolitaine.
De 1230 à 1235, il est oblat à l'abbaye bénédictine du Mont-Cassin. Il étudie à l'université de Naples et, en 1244, entre dans l'ordre dominicain des frères prêcheurs, malgré les obstacles qu'y met sa famille.
Etudiant à Paris de 1245 à 1248, il suit son maître, Albert le Grand, à Cologne où il reste jusqu'en 1252.
C'est à Paris qu'il enseigne d'abord, comme "bachelier biblique" (1252-1254), puis comme "bachelier sententiaire" (1254-1256), puis comme maître en théologie (1256-1259). De 1259 à 1268, il enseigne la théologie dans diverses villes d'Italie, puis de nouveau à Paris de 1269 à 1272. A cette date, il retourne à Naples pour y enseigner et meurt en 1274, en se rendant au concile de Lyon.
Ses œuvres sont nombreuses : il a commenté une douzaine de traités d'Aristote, un grand nombre d'opuscules, des recueils de questions. La Somme théologique, écrite de 1266 à 1273, est inachevée.

Apport conceptuel.

A l'époque de Saint Thomas d'Aquin, l'Occident redécouvre les œuvres d'Aristote qu'on traduit de l'arabe en latin. C'est donc d'un texte latin, traduit de l'arabe, lui-même traduit du grec que Saint Thomas s'inspire. Entre le christianisme qui voit dans la foi la principale source de la connaissance et la raison aristotélicienne, Saint Thomas ne choisira pas mais préférera faire la synthèse des deux.
Ainsi, Saint Thomas, tout en les unissant, sépare les deux domaines, celui des vérités de la raison et celui des vérités de la foi. La foi est une adhésion ferme et totale à la parole de Dieu. Elle n'est ni élan aveugle de la sensibilité, ni sacrifice de l'intellect. La Raison est une lumière naturelle procédant de Dieu : elle illumine l'esprit humain et soutient l'autorité de la foi. Foi et Raison sont en accord l'une avec l'autre. La foi apporte des vérités inaccessibles à la raison, que celle-ci conforte (mais ne démontre pas), en expliquant leur contenu par son enseignement. La raison permet d'acquérir les vérités qui ne relèvent pas directement de la foi et lui sont inaccessibles.
A la philosophie d'Aristote, Saint Thomas ajoute l'idée d'un Dieu créateur, la croyance en l'immortalité de l'âme et à la liberté de l'homme. A la distinction forme / matière, Thomas ajoute l'idée d'existence, l'acte par lequel une réalité est. Si dans les diverses substances essences et existence se distinguent, elles se confondent en Dieu.
La morale de Saint Thomas d'Aquin est très proche de celle d'Aristote notamment la distinction entre la justice distributive qui vise à répartir les biens selon les qualités de chacun et la justice commutative qui règle les échanges économiques de façon égalitaire. A partir du XVI° siècle, le thomisme devient la doctrine officielle de l'église catholique. La scolastique, c'est à dire la philosophie et la théologie enseignés au Moyen-Age en Europe, sera fortement influencée par le thomisme dès le XIII° siècle.

Les principales œuvres.

Les principaux écrits de Saint Thomas d'Aquin sont les Commentaires d'Aristote, la Somme contre les Gentils et surtout la Somme théologique, ouvrage inachevé.


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